14 novembre 2024 | Conseils discrets | Lecture de 7 minutes

Les superpouvoirs des intérêts composés

Albert Einstein a dit un jour : « Les intérêts composés sont la huitième merveille du monde. Celui qui les comprend en gagne. Celui qui ne les comprend pas les paie. » Il s’agit là d’un grand éloge de la part de l’un des plus grands esprits de l’histoire qui vous amène sans doute à vous demander : « Que sont les intérêts composés et comment être du bon côté de la médaille? Dans cette édition de Quiet Counsel, nous répondrons à ces questions et à bien d’autres.

Que sont les intérêts composés?

Les intérêts composés sont des intérêts gagnés à la fois sur le montant initial du capital investi et sur les intérêts accumulés sur le nouveau montant total.

En d’autres mots…

Imaginez que vous vous tenez au sommet d’une colline enneigée, avec une petite boule de neige. Si vous la faites rouler jusqu’au bas, elle grossira à mesure que la neige se colle à sa surface. Plus la boule de neige grossit, plus la surface d’adhérence augmente et plus elle grossit de manière exponentielle.

Les intérêts composés s’accumulent de la même manière. Vous effectuez un investissement et vous réinvestissez les intérêts à mesure qu’ils s’accumulent. Votre investissement s’accroît et produit encore plus d’intérêts. Cet effet se compose au fil du temps et permet à votre investissement de croître de manière exponentielle.

Voici un exemple

Le rendement d’une action peut être décomposé en croissance des bénéfices (augmentation de la valeur de l’action) et en revenu des dividendes (dividendes versés par une société). Penchons-nous d’abord sur la magie des intérêts composés, en supposant pour l’instant que vous laissiez croître votre investissement initial, mais que vous récupériez et dépensiez tous les dividendes.

Si vous investissez 100 000 $ sur le marché boursier pendant un an et que les prix des actions augmentent de 6 %, la valeur de votre portefeuille augmentera de 6 000 $. Si, l’année suivante, vous laissez la totalité des 106 000 $ investis en actions et que les prix augmentent encore de 6 %, votre portefeuille augmentera de 6 360 $ pour atteindre 112 360 $. Le rendement en dollars serait plus élevé la deuxième année parce que vous générez des rendements à la fois sur votre investissement principal (100 000 $) et sur le gain de la première année (6 000 $). Si vous laissez le portefeuille croître à un taux de 6 %, votre épargne atteindra 574 000 $ en 30 ans sans que vous ayez à verser de cotisations supplémentaires.
Figure 1:
La puissance des intérêts composés – 100 000 $ investis et intérêt composé annuel de 6 %

Source: Estimation de Leith Wheeler. Rendement annuel hypothétique de 6 %. Sans frais ou taxes.

L’investissement initial de 100 000 $ totaliserait près de 1,9 M$ en 50 ans, si on n’y touche pas. Incroyable n’est-ce pas? Voyons comment le réinvestissement des dividendes peut affecter ces chiffres.

L’impact du réinvestissement des dividendes

Sauf indication contraire, nous réinvestissons les dividendes des actions dans les portefeuilles des clients de Leith Wheeler. Supposons que le rendement du cours de l’action est de 6 % et que les dividendes rapportent 2 % de plus. L’effet composé du réinvestissement des dividendes peut être très important au fil du temps. La figure 2 montre la différence entre un portefeuille dans lequel les dividendes sont réinvestis (gain hypothétique de 8 % par an) et un portefeuille dans lequel ils sont encaissés (gain de 6 %). Au bout de 30 ans, le portefeuille réinvesti atteindrait plus de 1 M$, contre 574 000 $ pour l’autre. La différence est encore plus marquée dans une perspective de 50 ans : 4,7 M$ par rapport à 1,9 M$.

Figure 2 : Rendement cumulatif du réinvestissement des dividendes

Source : Estimation de Leith Wheeler. Rendement hypothétique de 6 % pour les gains en capital et de 2 % pour les dividendes. Sans frais ou taxes.

L’importance de commencer tôt

Les intérêts composés fonctionnent de mieux en mieux au fil du temps. Plus vous leur laissez le temps d’opérer leur magie, plus ils seront rentables. Vous ne pouvez pas bénéficier des avantages de la 50e année de capitalisation sans les 49 premières années de croissance. Alors, quoi faire?

Nous donnons souvent ce conseil aux enfants de nos clients dans la vingtaine ou même adolescents : commencez à épargner le plus tôt possible! Même s’il s’agit d’un petit montant montant chaque mois, investissez-le et laissez les marchés faire le travail pour vous. N’attendez pas, vous ne pourrez pas rattraper le temps perdu.

Prenons l’exemple suivant : Marta investit 5 000 $ sur les marchés à 25 ans, puis ajoute 2 400 chaque année jusqu’à ses 65 ans. Mario quant à lui, attend d’avoir 40 ans pour commencer à investir. Il place 15 000 $ dans un compte d’investissement et y dépose 5 000 dollars par an jusqu’à 65 ans. En supposant que tous deux profitent d’un rendement annuel moyen de 8 %, Marta cotisera 40 % de moins au cours de sa vie, mais obtiendra un gain de 55 % de plus (789 000 $ par rapport à 506 000 $ pour Mario).

Figure 3 : Les avantages d’investir tôt et souvent

Source : Estimation de Leith Wheeler. Rendement annuel composé de 8 %. Sans frais ou taxes.

L’impact des taxes

Marta et Mario auraient pu tout investir dans un REER ou un CELI à l’abri de l’impôt. Dans ces comptes, les gains et les revenus peuvent être réinvestis sans être soumis à l’impôt tout au long de votre vie. Cette protection fiscale est donc un atout dans votre trousse à outils de capitalisation. C’est pourquoi nous encourageons toujours nos clients à maximiser les options de comptes « enregistrés » avant d’investir dans des comptes imposables.

Placer et laisser la magie opérer

Dans les exemples présentés, nous avons eu l’avantage d’utiliser des marchés financiers fictifs avec des rendements garantis et réguliers. Or, la réalité est tout à fait différente, car les marchés n’obéissent pas à notre volonté et fluctuent au fil du temps. Par exemple, 2021 a été une année de gains et 2022 de pertes. Dans les moins bonnes années, il peut être tentant de protéger son épargne en vendant des titres risqués et accumuler des réserves de liquidités. L’histoire montre toutefois que c’est généralement une mauvaise stratégie, au mauvais moment. Pourquoi? Évidemment à cause du calcul de l’intérêt composé et de son cousin, le calcul logique.

Qu’est-ce que ce calcul logique? Si vous perdez 33 % de la valeur de votre portefeuille, votre rendement doit augmenter de 50 % pour revenir à votre point de départ. Une baisse de 50 %? Il doit doubler ou augmenter de 100 %!

Si comme nous, vous pensez que les marchés vont augmenter à long terme, il s’ensuit que les périodes d’important ralentissement finiront par s’inverser. Si vous vendez et que vous n’avez pas d’investissements lors du redressement, vous pouvez très rapidement vous retrouver derrière. Vous avez besoin de ces bulles vertes pour aider votre portefeuille composé à se redresser et récupérer les pertes.

Pour éviter toute réaction précipitée, il faut avoir un plan avant que la bulle passe au rouge. Constituez un portefeuille qui concorde à votre tolérance aux fluctuations des marchés (vous aurez la certitude que vos objectifs demeureront réalisables). La puissance de la capitalisation fonctionne mieux lorsqu’elle n’est pas perturbée.

Le revers de la médaille

Malheureusement, les intérêts composés peuvent aussi être problématiques. Si vous avez un solde impayé sur une dette à la consommation comme une ligne de crédit ou une carte de crédit, le montant de votre dette s’accumulera également au fil du temps. En effet, les intérêts sont calculés à la fois sur votre dette principale et sur les intérêts que vous avez déjà accumulés. Vous devrez donc payer des intérêts sur les intérêts! La banque peut sembler généreuse en vous proposant un paiement minimum de 10 dollars par mois, mais cette « bienveillance » n’est pas sincère. Pensez à la rapidité avec laquelle la capitalisation peut vous nuire :

Si vous ne payez que ce minimum sur un solde de carte de crédit de 5 000 $ à 20 % d’intérêts annuels, votre dette sera de 11 500 $ en 5 ans et 27 800 $ en 10 ans. Les intérêts à payer au cours de la dixième année s’élèveraient à près de 400 $ par mois.

Bref, remboursez au plus tôt toute dette à taux d’intérêt élevé et évitez le plus possible d’avoir un solde.

Points à retenir

  • Les intérêts composés sont un outil très puissant et peuvent être soit le superpouvoir de vos épargnes, soit la kryptonite de votre retraite.
  • Vous n’avez pas beaucoup de contrôle sur les marchés, mais faire appel à un gestionnaire financier expérimenté à un prix raisonnable peut vous aider à élaborer un plan à long terme.
  • La meilleure stratégie pour tirer le meilleur parti des intérêts composés est de commencer à épargner tôt et de laisser votre argent fructifier longtemps.
  • Rappelez-vous que les intérêts composés peuvent être à double tranchant. Assurez-vous de ne pas…

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